Convoqué à Rome par le Pape Jean XXIII, le Concile Vatican II a ouvert ses travaux en 1962 et les a clôturés en 1965. Cet événement majeur qui eut un écho mondial, conduit l’Église catholique à un renouveau « aggiornamento », dans sa vocation de « Signe Universel de Salut » et dans sa mission de Présence « dans le monde de ce Temps ».
A l’annonce de la convocation du Concile Vatican II, Alioune Diop, un visionnaire, fondateur de Présence Africaine et de la Société Africaine de Culture (SAC), a pris l’initiative audacieuse et inédite d’organiser une large consultation auprès des intellectuels et universitaires africains, laïcs et prêtres, chrétiens et non chrétiens, parmi « les plus compétents », pour recueillir leurs réflexions, recommandations, propositions concrètes à présenter comme contribution du « génie africain » au Concile.
« … Nous ne pouvons plus nous contenter de RECEVOIR. Nous devons chercher à DONNER à notre tour… » Pour ce faire, il adressa une lettre aux catholiques(laïcs et prêtres), une autre lettre aux Africains non catholiques, visant l’objectif : « De la contribution de la personnalité africaine à la vitalité du catholicisme ». Cf Revue Présence Africaine N° 162/4. XLIV p.245-260 Un événement, une opportunité pour donner à l’Afrique sa place dans le catholicisme tout en enracinant la foi dans la personnalité africaine… De cette initiative d’Alioune Diop, une délégation d’intellectuels et d’universitaires africains fut constituée et prit une part active aux Travaux du Concile.
Le jubilé d’or du Concile Vatican II a offert ainsi l’occasion de revenir sur l’intervention d’Alioune Diop avec ses amis de la Société Africaine de Culture et de Présence Africaine et d’interroger sur la portée de cette initiative dans son contexte d’hier et dans celui d’aujourd’hui, marqué par de nouveaux défis: Le Colloque « 50 ans après Vatican II, l’Afrique et l’héritage d’Alioune Diop : le dialogue des religions et les défis du temps présent »*, tenu du 26 au 29 janvier 2016, à Dakar a été le rendez-vous dédié à la réappropriation de l’héritage d’Alioune DIOP.